Frédéric Bousquet

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RENCONTRES VIGNERONNES

Frédéric Bousquet

 

Anciennement directeur agricole pour Bonduelle au Canada de 2010 à 2014, Frédéric Bousquet a fait le choix de revenir en France afin de s'épanouir dans le travail de sa propre terre sur le domaine familial.

A 32 ans, vous faites partie de la « jeune garde » des vignerons des Corbières. Depuis quand exercez-vous ce métier ?

Depuis 4 ans. J’ai rejoint l’exploitation familiale en 2014, après avoir eu une première vie en dehors du vin.

 

Qu’avez-vous fait avant de devenir vigneron ?

À la fin de ma formation d’ingénieur agricole à l’Ecole de Purpan Toulouse, j’ai émigré au Canada, où j’ai travaillé pendant 7 ans chez Bonduelle. J’étais directeur agricole en charge de l’approvisionnement d’une usine de conserves de légumes. Ainsi je devais trouver des terres, et superviser l’itinéraire cultural, du semis à la récolte. Pour résumer, je m’occupais d’un potager de 2000 hectares.

 

Et pourquoi être revenu ?

J’étais très bien là-bas. Mais j’avais envie de travailler ma propre terre. Avec l’exploitation familiale, j’avais une occasion unique de devenir agriculteur. Mon père approchant de la retraite et m’ayant proposé de reprendre le domaine, il m’a semblé opportun d’accepter et de relever le défi.

 

Mon challenge est d’élaborer des cuvées de qualité sur toute ma gamme, du premier vin jusqu’au haut de gamme.

Vous connaissiez tout de même déjà bien le vin ?

Oui et non. Via ma formation, j’avais des bases théoriques de viti-œno, complétées par des stages en Californie et Espagne. Par contre, élaborer son vin, le fruit de ses vignes, c’est un véritable parcours initiatique, on apprend sur le tas, et on évolue au fil des millésimes. Ça force à beaucoup d’humilité, une qualité intrinsèque au métier de vigneron.

 

Quelle est l’histoire du Château Grand Moulin ?

Mon père est parti de rien. Il s’est installé viticulteur JA en 1973 à Lézignan, et a progressivement bâti un vignoble d’une trentaine d’hectares exploités en coopérative. Puis en 1988, il décida de devenir vigneron et acheta un domaine de 30 hectares à Luc-sur-Orbieu, pour constituer le Château Grand Moulin.

 

Quelle est la taille du domaine aujourd’hui ?

Notre vignoble s’étend sur 130 hectares et nous produisons 700 000 bouteilles par an, dont 400 000 en AOC Corbières.

 

Comment décririez-vous votre mode de fonctionnement ?

C’est un héritage familial : comme mon père avant moi, je suis très « terrien », et vis mon métier de vigneron comme un équilibre entre la fonction de chef d’entreprise et de vigneron au sens pratique - cultiver sa vigne et élaborer son vin. Partant de là, je suis au four et au moulin, pour à la fois orchestrer l’entreprise, et vivre mon besoin d’être dans mes vignes.

Mais je ne fais pas tout tout seul, c’est un travail d’équipe. Dans chacune de mes bouteilles, il y a tout le travail de mes collaborateurs qui s’engagent au quotidien pour la qualité des vins et de Grand Moulin.

 

Quelle est la particularité du vignoble de Grand Moulin ?

Sa richesse dans la diversité de ses terroirs qui nous permet de créer une gamme de cuvées à la fois riche de ses différences, et complémentaire. Notre vignoble rassemble plus de 250 parcelles réparties sur 4 communes : Luc-sur-Orbieu, Boutenac, Lézignan-Corbières et Conilhac-Corbières. Ces terres ont été acquises par mon père au cours des 30 dernières années, avec toujours la même philosophie, devenir propriétaire des terroirs présentant le plus grand profil qualitatif.

 

Comment se répartit votre gamme entre rouge, rosé et blanc ?

Nous produisons les 3 couleurs, mais le vin rouge représente 90% de notre gamme. Sur 15 cuvées élaborées au total, nous proposons 12 cuvées rouges, 1 cuvée rosé et 2 cuvées blancs.

 

Envisagez-vous de développer votre production de rosé ?

L’engouement pour le rosé constitue sans aucun doute une opportunité commerciale à saisir. On constate actuellement une réelle dynamique sur le rosé « Languedoc ».

 

Vous avez récemment obtenu 2 médailles au Concours Corbières. Pour quelles cuvées ?  

Pour la cuvée « Château Grand Moulin Grandes Vignes Blanc » (or) et la cuvée homonyme rouge (argent). Il s’agit de nos deux premiers vins. C’est significatif d’un état d’esprit : mon challenge est d’élaborer des cuvées de qualité sur toute ma gamme, du premier vin jusqu’au haut de gamme.

 

Quel est selon vous le rôle du vigneron dans les Corbières ?

Il représente un acteur majeur pour la région, et tient un rôle central dans l’économie et la culture locale. Nous sommes aussi les « gardiens » de nos superbes paysages. Les Corbières constituent l’un des plus beaux lieux pour vivre ! Sans vignes, il n’y aurait plus de Corbières. Quelle fierté aurait-on alors ?

 

Quels sont selon vous les enjeux de développement des vins de Corbières ?

Je suis persuadé que l’œnotourisme contribue à l’essor du secteur, et que nous devons dans ce cadre tâcher d’accueillir nos clients dans des sites conviviaux. On a beau produire le meilleur vin du monde, il faut pouvoir le faire déguster dans des conditions appropriées.

N’oublions pas que chaque client satisfait devient un ambassadeur des vins de Corbières. Nous avons des terroirs d’exception, à nous de le faire savoir !

 

La production bio fait-elle partie des projets de Grand Moulin ?

Pour l’instant, nous produisons en agriculture raisonnée. Nous avons notamment commencé à utiliser la technique de la confusion sexuelle et nous compostons depuis plusieurs années. Avec mes collaborateurs, nous travaillons à la mise en place d’un projet bio sur une 15aine d’hectares.

 

Comment se caractérisent les vins de Grand Moulin ?

Difficile d’être juge et partie… Pour moi, le vin parfait allie élégance et puissance. Le devoir du vigneron est de révéler le goût, l’expression du Terroir. Dans l’élaboration de chacune de mes cuvées, je travaille donc à préserver l’harmonie, l’équilibre entre fruit, finesse et puissance.

 

Quelle est votre technique de vinification ?

Dans le but de respecter la diversité de chaque terroir, nous avons opté pour une vinification traditionnelle. Nos raisins sont égrappés puis triés. Une fois en cuve, l’extraction se fait par pigeage. Nous contrôlons les températures lors de la fermentation et adaptons nos durées de cuvaison en fonction des profils de vins recherchés.