Philippe Courrian

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RENCONTRES VIGNERONNES

Philippe Courrian

Interview de Philippe Courrian du domaine Cascadais

Une forte personnalité ! C’est la première impression qui nous frappe en rencontrant pour la première fois Philippe Courrian, vigneron au Domaine Cascadais. Franc et cordial, cet homme éclectique refuse d’avoir un ordinateur dans sa maison, se passionne pour le vin autant que pour la littérature et la musique classique, et dévore les livres Histoire qui envahissent chaque pièce de sa maison. Un personnage à découvrir sans attendre, tout comme son vin !

Premiers pas dans le Médoc

Philippe Courrian, tombé sous le charme du domaine de Cascadais, dans les Corbières, en 1992, a fait ses premières armes en tant que vigneron dans une toute autre région. « Je viens du Médoc, confie-t-il. J’ai quitté le séminaire à 13 ans et demi. Mes parents et moi n’avions pas le même projet ! Alors j’ai commencé à travailler à la vigne à 14 ans… » Philippe hérite le domaine viticole de ses parents, et peine à en vivre au départ. « Comme je tirais le diable par la queue, je suis parti travailler chez quelqu’un en tant que régisseur… Mais je suis vite revenu chez moi. Car croyez-moi, mieux vaut être pauvre chez soi que chez les autres ! » Jusqu’en 1965, il travaille avec un cheval, et semble un brin nostalgique de cette époque. « Ensuite il y a eu cet engouement pour le tracteur, le rendement, la rentabilité, l’industrialisation en somme… Souvent au détriment de la qualité, et cela n’a pas enrichi les vignerons. » Mais la roue de la fortune allait bientôt tourner.

 

1982-1996 : une période de grâce

Philippe Courrian fait partie de ces vignerons qui, entre 1982 et 1996, ont refait leur cave et bien gagné leur vie dans le Médoc. Alors très en vue, il écrit un livre et sa personnalité rayonnante ne manque pas d’attirer l’attention. Un beau jour pourtant, il tombe sur le domaine Cascadais, près du village de St-Laurent de la Cabrerisse… C’est alors qu’il transmet son domaine du Médoc à ses enfants, et décide de changer de région comme de style de vie !

 

Le bonheur de la ruralité dans un petit coin de paradis

En 1992, Philippe Courrian achète une partie du château Saint-Laurent à M. de Bermon de Vaux. Nichée dans la vallée de la Nielle, un affluent de l'Orbieu, cette splendide propriété prend le nom de Cascadais à cause de la présence d’étonnantes cascades. Sur le domaine entouré de collines de pinèdes, Philippe habite une charmante métairie dont le bâtiment principal date de 1740, toute en pierre avec des volets bleus, d’anciennes écuries au rez-de-chaussée et l’atelier de sa compagne Marie. Aux abords du logement, le chat Bouchon lézarde sur sa botte de foin du matin au soir. On a l’impression qu’ici, le temps est comme suspendu…

Regardez cette nature : les arbres, les plantes, les sols, les amandiers en fleurs… Ce qui me rend heureux ici, c’est la ruralité. J’habite dans un coin de paradis qui n’appartient à personne, et je suis au service de la terre.

Le domaine Cascadais : du bon vin de Corbières, mais pas seulement…

Philippe passe en bio dès son arrivée : vignes, arbres fruitiers… Il se met aussi à produire de l’huile d’olive avec des oliviers plantés en 2000. Il cultive 26 hectares de vignes, dont de vieilles vignes de Carignan et Mourvèdre qui étaient déjà là à son arrivée, et y adjoint de la Syrah. Le domaine est remarquablement entretenu par 2 ouvriers et Philippe lui-même qui, bien qu’à la retraite, n’hésite pas à mettre la main à la patte.

 

Un seul et unique vin de Corbières

Philippe ne produit qu’un seul vin rouge Corbières ! Au domaine de Cascadais, pas de cuvées spéciales, mais un seul vin régulier, juste, vrai, de qualité constante et d’une parfaite digestibilité. « Je n’ai pas de gros rendements, et ne tire pas sur la vigne. Ici, la vigne est heureuse, on la laisse vivre. » Pas besoin d’écouter les conseils des techniciens qui viennent faire des constats à un instant T : il observe la nature sur le long terme, apprend à la connaître et intervient dans la durée. « Le plus important pour moi, c’est de travailler dans la vérité. Soigner la vigne simplement, ne pas la triturer, la laisser vivre heureuse. » Il en va de même pour les vinifications. « Je n’ai pas de secrets incroyables à livrer : je me contente de préserver les grains, de faire 2 ou 3 remontages et de laisser faire. Le plus dur dans la vie, c’est de faire simple ! Comme les radis au beurre. Comme faire l’amour… »

 

Et l’avenir des Corbières, dans tout cela ?

Philippe salue quelques belles initiatives en Corbières, de domaines qui travaillent en bio, même en biodynamie. « Pour moi, cela a du sens, de l’avenir. Je ne vois pas comment ceux qui travaillent de manière industrielle pourraient s’en sortir, car il y a des pays dans le monde qui arrivent à sortir des vins si peu chers qu’ils sont imbattables… Les Corbières ont la chance de ne pas avoir été trop abîmées par la modernité. Il y fait bon vivre, et cela permet de faire de grands vins.