Xavier Capman

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RENCONTRES VIGNERONNES

Xavier Capman

Interview de Xavier Capman de la cave coopérative 
« les Celliers de l’Aussou » à Bizanet.

 

 

Xavier CAPMAN, directeur humaniste de la cave coopérative « Les Celliers de l’Aussou » située à Bizanet, élabore d’excellents vins avec le soutien d’une équipe de vignerons qui lui accorde toute confiance depuis 5 ans.

Comment êtes-vous venu au vin ?

Xavier CAPMAN : Il n’y a pas de mystère, je suis issu d’une famille de vignerons…

 

Quelle est la spécificité de votre travail, du fait qu’il s’effectue en cave coopérative ?

X.C. : Je suis un couteau suisse. La cave est de taille modeste, ce qui ne nous autorise pas grand nombre de collaborateurs. Nous sommes 4 en tout, à faire face à des contraintes proches de celles des grosses structures. Ainsi nous nous occupons d’absolument tout : pilotage de l’activité, tâches administratives, comptabilité, vinification, élevage des vins, et mise en marché des produits. Nous sommes sur le pont dès potron-minet pour assumer la charge de la maison !

 

Quel est le périmètre de production du vin vendu à la cave ?

X.C. : La cave actuelle est le fruit de la réunion de 2 sites dans les années 2000 : la cave de St-André et celle de Bizanet. Nous comptons environ 50 adhérents, responsables de 400 hectares de vignoble produisant en moyenne 20 000 hectolitres par an. Cependant la dernière récolte n’a été que de 16 000 hectolitres… La faute au gel et à la sècheresse.

 

Rouge, rosé, blanc… Quels types de vins proposez-vous ?

X.C. : Nous produisons des vins des 3 couleurs. Notre encépagement nous y autorisant, nous élaborons notamment un important volume de rosé des Corbières, ce qui nous distingue de nos voisins immédiats. Notre savoir-faire et notre implication humaine sont aujourd’hui reconnus, et nos cuvées toujours d’une très haute qualité.

« Un vin juste doit avoir la gueule de l’endroit et de l’année où il est né, et les tripes du bonhomme qui l’a fait »

Proposez-vous divers types de vins pour chaque couleur ?

X.C. : Nous avons 4 types de vin rouge Corbières : fruité, épicé, premium et ultra premium.

 

Quelles sont les particularités du terroir sur lequel vous opérez ?

X.C. : Nos terres se distinguent par une grande fraîcheur, et surtout aucune capacité d’irrigation ! C’est là que le bât blesse. Si l’hygrométrie n’est pas de notre côté, cela peut augurer des vendanges complexes. Nous sommes parfois contraints de récolter vers la mi-août. Tout le cycle humain s’en trouve perturbé, au même titre que le cycle végétal.

 

Quels cépages adaptés privilégiez-vous ?

X.C. : Nous plantons du Grenache, de la Syrah, du Carignan, du Mourvèdre et du Cinsault pour élaborer nos vins rouges. Quant aux blancs, ils sont issus d’un assemblage de Maccabeu, de Marsanne et de Grenache blanc.

 

En termes de fabrication, la cave présente-t-elle des particularités ?

X.C. : Nous autorisons la récolte en macération carbonique, ce qui signifie que les vignerons apportent à la cave les raisins entiers.

 

Quel est le but de cette technique ?

X.C. : Elle permet la cuisson interne des jus avec la peau des raisins, dans un cuvier adapté. Les pellicules étant cuites par le gaz carbonique, nous obtenons des vins amples, suaves, chaleureux et capiteux.

 

Quelle est la part de la récolte concernée ?

X.C. : Sur 2 millions de kilogrammes de raisin, nous en mettons 250 000 kg en macération carbonique, soit un peu plus de 10%.

 

Quels sont vos rapports avec les vignerons adhérents ?

X.C. : Ils sont cordiaux, chaleureux, empreints de franchise et d’honnêteté. Car les vignerons ont conscience que nous travaillons à leur profit.

 

Prenez-vous les décisions collectivement ?

X.C. : Le Conseil d’Administration constitue le moteur de la vie de la cave. Lors de ses réunions, les méninges s’entrechoquent et le cheminement de la cave se dessine. Dans ces occasions, nous n’agissons qu’en conseillers, le choix ultime revenant aux coopérateurs.

 

Quel est le profil des clients de la cave ?

X.C. : Il y a un peu de tout… Cela va du traditionnel client du village à l’adhérent coopérateur, en passant par de nombreux groupes que nous recevons. De manière générale, les clients viennent chercher chez nous des vins originaux, un solide savoir-faire et un rapport qualité prix avantageux.

 

Comment voudriez-vous voir la cave évoluer ?

X.C. : La cave n’étant que la continuité de l’exploitation, il faut avant tout pérenniser le vignoble. Pour ce faire, les vignerons adhérents doivent posséder un revenu par hectare suffisant pour continuer à exploiter la terre des Corbières, la faire vivre et la transmettre à leurs enfants. Il est certain que le manque d’eau nous porte préjudice, et fait hésiter les jeunes à s’installer. Heureusement, nous comptons parmi les vignerons de la cave de jeunes anciens, bien enracinés dans leur territoire. Certains contribuent d’ailleurs au succès de la cave depuis 2 générations.

 

Qu’est-ce qui vous motive pour vous lever le matin ?

« Un vin juste doit avoir la gueule de l’endroit et de l’année où il est né, et les tripes du bonhomme qui l’a fait », disait Jacques Puisais, cofondateur de l’INAO. Ma motivation réside dans le fait de tirer la quintessence de ce terroir qui est le nôtre. Occuper un poste de cadre dans une cave coopérative est une activité usante qui exige de savoir faire preuve d’humilité.… Inutile de se lancer dans l’entreprise si la vocation vous fait défaut. Il faut avoir un virus pour faire ce métier !